Comprendre la violence

Quelles sont les différentes formes de violence ?

Il existe cinq principales formes de violence conjugale. Qu’elles soient plus ou moins visibles et subtiles, elles ont toutes pour but d’intimider ou d’imposer quelque chose à la conjointe ou au conjoint.

La violence physique est la plus reconnue. L’utilisation de la force physique se traduit concrètement par les coups (gifles, coup de poing, coup de pied, coup de couteau, etc.) ou par tout autre contact nécessitant l’utilisation de la force (retenir, pousser, empoigner, bousculer, etc.).

La violence verbale est utilisée pour intimider, humilier ou contrôler une autre personne et a des conséquences directes sur l’estime de la personne qui la subit. Crier, user de propos humiliants, insulter, engueuler, injurier et sacrer sont des manifestations de violence verbale.

Il s’agit de violence physique, à la différence près qu’elle est dirigée vers des objets ou des animaux et non envers une personne. Ses conséquences, bien que tout aussi destructrices, s’avèrent moins apparentes et sont trop souvent négligées. Il s’agit ici de frapper, de briser ou de lancer des objets ou encore de blesser ou de tuer un animal en présence, ou au su, de la personne visée, de façon à l’intimider et à l’affecter.

La violence sexuelle est la moins dénoncée et représente l’utilisation de l’une ou l’autre des quatre autres formes de violence dans le but d’inciter ou forcer la conjointe ou le conjoint à avoir des relations sexuelles ou à poser des gestes sexuels non désirés. Cette forme de violence est souvent perçue comme étant taboue et peut être rapidement occultée par les personnes la perpétrant et celles qui la subissent.

La violence psychologique est la forme de violence la plus subtile et la plus sournoise. Elle se traduit dans les attitudes et comportements et vise l’intégrité psychologique d’une personne. On entend par violence psychologique l’intimidation, les menaces, la dévalorisation, la prise de contrôle des faits et gestes du ou de la partenaire, les bouderies, l’indifférence, l’isolement social ou affectif, etc. On constate que les gens qui cessent les autres formes de violence ont tendance à utiliser davantage la violence psychologique, et ce, tant et aussi longtemps qu’ils n’attribuent pas à eux-mêmes la responsabilité qu’ils incombent aux autres de pouvoir améliorer leur bien-être personnel.

Qu’est-ce qui mène à la violence ?

Déclencheurs

Tout le monde vit des situations de malaise dans sa vie quotidienne. Ces malaises se traduisent couramment par différents signes physiques tels des pétillements ou des points dans le ventre, des frissons dans le dos ou des tensions musculaires. Ils correspondent également à l’éveil d’émotions souvent dérangeantes qui provoquent ce sentiment de mal-être que nous exprimons par des expressions comme « ça fait mal », « je ne me sens pas bien ».

Certaines personnes ont tendance à négliger et à minimiser ces malaises et les émotions qui s’y rattachent. Souvent, les personnes vont identifier et exprimer l’événement ou la réaction qui les dérange, mais en s’attardant rarement sur l’identification et l’expression des émotions vécues. Elles vont préférer laisser agir le temps en espérant que ces malaises s’élimineront d’eux-mêmes.

Accumulation

Or, si les signes physiques finissent par disparaître, les émotions, elles, demeurent. Plus les situations se répètent et plus les effets sont dérangeants. Et c’est lorsque ces effets perdurent et qu’ils deviennent insupportables que l’explosion de violence survient.

La seule façon d’éviter que l’accumulation n’atteigne le point critique consiste à évacuer au fur et à mesure ses émotions, au lieu de les emmagasiner. Une telle démarche demande que la personne identifie les émotions qui s’agitent en elle, qu’elle choisisse de les exprimer, de les partager et qu’elle prenne les moyens pour le faire.

Cette démarche demande à l’individu de remettre en question certaines de ses valeurs et attitudes par rapport à l’image de lui-même, à ses limites, à ses différences par rapport aux autres, à ses projets et à ses aspirations. Cette démarche, c’est le chemin pour accéder à une vie sans violenceEt vivre sans violence, ça s’apprend.

Qu’est-ce que le cycle de la violence ?

Il est parfois difficile de reconnaître être dans une situation de violence conjugale, puisque que cette dernière ne présente pas un parcours stable : parfois, ça va bien, parfois, ça va mal. On parle du cycle de la violence…

Plus le cycle se répète, plus les périodes d’accalmie sont courtes et plus les effets de l’accumulation sont intenses. Et lorsque les formes de violence utilisées ne parviennent plus à compenser pour l’intensité des malaises, la personne ayant des comportements violents utilise des formes de plus en plus sévères, cette escalade pouvant aller jusqu’à l’homicide conjugal.

L’explosion de violence ne diminue en rien le bagage d’émotions emmagasinées. L’impression de soulagement qui succède à l’événement de violence n’est rien d’autre que le résultat découlant d’un changement chez l’autre, qui a été imposé par la peur engendrée par le geste de violence. Si l’autre personne refuse de se laisser imposer quoi que ce soit, le malaise persistera.

La seule personne qui a le pouvoir de faire cesser cette violence et qui a la responsabilité de le faire est la personne qui l’exerce.